Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il est A

Vous avez des questions sur l'asexualité ?
C'est ici que ça se passe.
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Rotlao
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Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il est A

Message par Rotlao »

Bonjour les gens.

Déjà je me présente, parce que je suis poli. J'ai 25 ans, je travaille dans le superbe domaine de la santé (oui oui), et je suis un individu de sexe masculin qui se demande si vous autres me considéreriez comme asexuel, ou pas. Pour ce faire, je vais vous détailler un petit peu ma vie, sexuelle surtout hein, et essayer de synthétiser ma psychologie et mes ressentis autour de ça, le tout en même temps. Je ne vous épargne pas ça (et pourtant ça ne me plaît pas) parce que Freud et ses amis d’antan m'auraient classé dans la catégorie des névrosés frustrés, j'en suis sûr, les bougres. Mais ça m'arrangerait presque, parce que ça ferait de moi quelqu'un de "guérissable". Mais comme vous êtes des gens sympathiques, vous, je suis certain que vous me prêterez un œil attentif et bienveillant. Je compte sur vous, hein ?


Ma vie sentimentale a commencé très tôt. Enfant, j'ai presque toujours eu des amoureuses. J'étais le garçon gentil qui tape pas les filles à la cour de récré, si vous voyez ce que je veux dire. Ma vie sexuelle a commencé à 14-15 ans, par la masturbation. J'étais d'emblée frustré, parce ma pilosité pubienne s'est développée tardivement par rapport aux copains, parce que ces mêmes copains contaient leurs exploits éjaculatoires des années bien avant (même si, avec le recul, c'était très certainement très mensonger tout ça) - et notamment parce que j'avais eu la proposition de découvrir la sexualité avec une partenaire, proposition qui m'a fait lâchement fuir parce que je ne me pensais pas physiologiquement prêt, du coup. Enfin je me suis fait caca dessus, quoi.

L'adolescence. Ah ! C'était pas bien. C'était l'époque de mon premier grand amour, vous savez le fameux "premier amour", qui était en fait très minable. J'ai pu passer quelques pauvres nuits les bras l'un dans l'autre, mais juste ça, rien d'autre. La gredine était promise à un autre. Malgré l'accablante déception sentimentale, j'ai essayé d'aller de l'avant : les conduites ordaliques (drogue & alcool dans mon cas, du coup). C'est dans ce cadre que j'ai fait ma première rencontre qui a débouché sur une relation très sérieuse d'un mois, qui fut tout à fait platonique, et même froid en fait.

Ma première relation sexuelle s'est déroulée à tout juste 18 ans, avec un copain et une copine, en même temps, le tout sous l'effet de substances vraiment pas bien du tout. Depuis je suis devenu quelqu'un de raisonné et sobre, et j'ai expérimenté plein de trucs seul ou temporairement accompagné qui ont renforcé pas mal ma connaissance de moi-même :
- Je suis attiré par la gente féminine.
- Aucun corps ne me dégoûte. Au contraire, un corps nu ça peut être très beau.
- Je considère la relation sexuelle comme un jeu, où on joue avec le corps, les sensations, les émotions (blabla etc etc) de l'autre pour lui procurer du plaisir parce qu'on l'aime fort fort. Et j'aime bien, hein.
- Je néglige complètement mon propre plaisir lors de la relation sexuelle, j'aime pas, j'en ai honte et je me retiens fort.
- J'ai besoin d'énormément de concentration pour avoir une érection au moment opportun de la pénétration, donc pour jouir et éjaculer c'est très compliqué. On rajoute le préservatif et c'est fini. Pourtant le coït c'est important dans le "jeu de la relation sexuelle", pas nécessaire, mais important.
- Je me masturbe. Tantôt je considère ça comme la satisfaction honteuse d'un besoin naturel, tantôt j'y prends du plaisir.
- Je peux rester célibataire très longtemps et être très bien comme ça. Le seul malaise est social. Mais avec l'âge et l'expérience on apprend à se contre-ficher du petit jugement d'autrui. Ce qui peut me manquer, c'est l'intimité complice qu'est censé offrir le statut social de "couple".
=> Tout se passe comme si je devais à chaque fois me transcender en imaginant des scénarios, en intensifiant des affects, en jouant presque un rôle et en jouant en tous cas pour pouvoir jouir sexuellement.
=> C'est chiant comme situation. Je veux faire des trucs de gens normaux avec ma nouvelle copine. C'est bien de sortir des sentiers battus mais des fois prendre l'autoroute c'est plus facile.

Affectivement, on peut parler d'une place de père vacante. Totalement. Mon père ne m'a jamais emmené à la pêche pour me parler de la sexualité, en commençant la conversation par "Tu sais mon fils...". Je ne m'en plains pas à vrai dire, je m'en fiche maintenant.



Alors, votre petit diagnostic ? Frustré avec un effet boule de neige de 10 ans, ou Asexuel avec un grand A ?
Dîtes moi si vous voulez savoir davantage de choses sur mes petits tracas, je suis ouvert à la discussion. C'est le but en même temps.
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Polymnie »

Bonjour
et pour répondre à ton topic comme aux autres sur la même demande, tu es le seul à pouvoir dire si tu es A ou non.
Pour ma part qd j'ai découvert le mot asexualité ça a fait tilt, un tiens c'est moi ça.
La "normalité sexuelle" je l'ai essayé aussi et ce n'est pas pour moi.
L'asexualité donne aussi un sens à bcp d'évènements de mon passé.
L'important c'est que tu te sentes bien A ou pas.
En tous cas après pleins de questionnement ou autre savoir que j'étais A m'a surtout permis d'arrêter de chercher une pseudo normalité puisque j'étais normale.
Même si j'en étais arrivée à c'est comme ça et puis c'est tout ça fait du bien de le confirmer.
Bref tout ça pour dire que j'espère que tu trouveras ici des réponses.
Bon courage
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Baelfire
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Baelfire »

Hello et bienvenue

Ben oui, comme à tous les autres (et ils sont nombreux) qui nous posent cette question (ça en devient même une rengaine) on ne peut pas te répondre. Le seul qui te connait bien ici c'est toi. Et ce n'est pas parce que tu n'as pas des préférences sexuelles standard (horrible mot!) que tu es A, ça n'a rien à voir. C'est tout simplement une question de goûts et de couleurs :)

Finalement tu te poses peut être trop de questions ?
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Divine
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Divine »

Ils ont raison plus haut mais si tu tiens a avoir des remarques subjectives ou des pistes qui pourront guider tes réflexions...

L'asexualité est l'absence de désir sexuel. Le désir sexuel n'est pas synonyme de plaisir ou d'absence de plaisir (bien que l'un peut influencé l'autre). Le désir sexuelle n'est pas la capacité érectile. Le désir sexuelle n'est pas la libido: par conséquent, un asexuel peut avoir une libido et donc ressentir le besoin de se masturber.

L'absence de désir sexuel n'est pas le dégoût du corps (bien que l'un n'empeche pas l'autre), ni le fait de faire du plaisir de l'autre une priorité (bien que l'un n'empêche pas l'autre)
Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent.
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Leonie »

Personnellement, je préfère voir l'asexualité non pas comme un diagnostic que d'autres vont poser sur toi en analysant ta situation, mais plutôt comme une "philosophie" choisie et assumée: est-ce que ça te plait de te dire que tu t'en fous des normes sociales et du diktat qui t'oblige à désirer quelqu'un d'autre?
Dans mon cas, j'ai commencé à me définir asexuelle quand j'ai décidé que je voulais juste être moi, et que je m'en fichais d'être ce que d'autres espèrent que je sois. De toute façon, je crois qu'il y a autant d'asexualités que d'asexuels, donc si ça te fait du bien, arrange la définition pour qu'elle te corresponde. L'important, c'est que tu trouves ta place quelque part!

Après, tout ça c'est bien gentil, mais ça ne correspond pas à la définition officielle, je sais... C'est pour ça que j'ai commencé mon message par "personnellement". Mais dans tous les cas, je ne pense pas que ce soit un crime de se considérer un temps asexuel même si on ne l'ait "officiellement" pas...
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Cubitus »

Bienvenue Rotlao,
Rotlao a écrit :travaille dans le superbe domaine de la santé (oui oui)
Ca me rappelle une historie de cordonnier :wink:
Rotlao a écrit :- Je suis attiré par la gente féminine.
- Aucun corps ne me dégoûte. Au contraire, un corps nu ça peut être très beau.
- Je considère la relation sexuelle comme un jeu, où on joue avec le corps, les sensations, les émotions (blabla etc etc) de l'autre pour lui procurer du plaisir parce qu'on l'aime fort fort. Et j'aime bien, hein..
C'est déjà bien d'être fixé sur ça...
Rotlao a écrit :- Je néglige complètement mon propre plaisir lors de la relation sexuelle, j'aime pas, j'en ai honte et je me retiens fort.
- J'ai besoin d'énormément de concentration pour avoir une érection au moment opportun de la pénétration, donc pour jouir et éjaculer c'est très compliqué. On rajoute le préservatif et c'est fini. Pourtant le coït c'est important dans le "jeu de la relation sexuelle", pas nécessaire, mais important.
- Je me masturbe. Tantôt je considère ça comme la satisfaction honteuse d'un besoin naturel, tantôt j'y prends du plaisir..
Je suis un peu dans le même cas (sans le côté honteux de la masturbation)... Bon, ça ne va pas t'aider évidemment... J'ai aussi tendance à m'oublier dans les rapports mais avec le temps et en m'analysant, je me dis que c'est surtout un moyen de ne pas être confronté à l'échec, à la perte d'érection, à l'absence de sensations... Bref, tout faire pour éviter de reproduire les tentatives précédentes...En les évitant...

Par exemple, lors des préliminaires, caresses etc., aucun souci d'érection que du contraire... Une fois qu'on arrive à l'étape après, très rapidement (Dans mon cas en raison d'un manque de sensations) les choses deviennent compliquées et bien souvent, il faut arrêter... Bref, le désir est là (je ne sais pas ce qu'il en est pour toi) et dans ce cas, ce n'est pas être Asexuel.

Ton cas même si légèrement différent doit avoir des bases à peu près similaires et il est fort probable que tout se passe dans la tête avec peut être un souci hormonal (c'est mon cas: testostérone fort basse... Piste à suivre pour toi peut être?)... Quand c'est essentiellement dans la tête par contre, l'origine peut être très différente et vu le secteur dans lequel tu travailles je ne vais pas te l'apprendre :wink:

J'avais commencé à voir un psy (sexologue) mais vu qu'entre temps j'ai décidé de rompre (pour de toutes autres raisons que ces problèmes intimes) je n'ai pas poussé plus loin les investigations (à tort probablement).
Rotlao a écrit :=> Tout se passe comme si je devais à chaque fois me transcender en imaginant des scénarios, en intensifiant des affects, en jouant presque un rôle et en jouant en tous cas pour pouvoir jouir sexuellement.
=> C'est chiant comme situation. Je veux faire des trucs de gens normaux avec ma nouvelle copine. C'est bien de sortir des sentiers battus mais des fois prendre l'autoroute c'est plus facile..
Un peu de même aussi... Obligé d'imaginer des trucs pour arriver à garder une érection correcte pendant un rapport... Un comble quand je constate qu'un simple baiser appuyé suffit à me mettre en émoi :oops:

Dans mon cas, (je ne dis pas que pour toi c'est pareil), de longues périodes de célibat ont peut être aggravé la situation... Plaisirs solitaires aidés par de la pornographie... Effet surenchère peut être... Et ensuite, relation avec reprise d'une activité sexuelle auquel le corps n'est plus habitué...

Seul on se connait, on sait exactement sur quel bouton appuyer pour avoir un résultat alors qu'avec une partenaire, les sensations sont forcément (du moins au départ) moins ciblées, moins précises (pas sur de me faire comprendre)...

En gros, le conseil que m'avais donné le psy (et que je 'n’ai pu tester pour cause de rupture :mrgreen: ) était de stopper la masturbation surtout les jours précédant un rapport sexuel (bon ok ça a un côté planifié pas très glamour mais soit) et aussi d'essayer de se détendre et de ne pas chercher à être efficace (rester dans le jeu avec la partenaire donc)... Facile à dire évidement... Moi ça serait plutôt: Faut qu'j'y arrive, faut qu'j'y arrive Faut qu'... Et évidemment je n’y arrive pas :mrgreen:

En tout état de cause il est plus facile à une femme de satisfaire son partenaire même si elle n'a pas de désir (je parle physiquement et à condition qu'elle n'éprouve pas de dégoût et ne doive pas se forcer hein... Je ne voudrais pas minimiser la souffrance que ça peut générer chez les A qui ont du se forcer parfois pendant des années) que pour un homme... A partir du moment où avoir une érection au bon moment relève de l'exception et nécessite d'imaginer des trucs en plus, difficile d'avoir un rapport satisfaisant... Alors que c'est possible pour une femme simplement en attendant que ça soit fini (ce qui en doit as être facile je le reconnais... Un homme ben si y'a pas d'érection, primo ça se voit direct et secondo ça rend le reste impossible)
Rotlao a écrit :Alors, votre petit diagnostic ? Frustré avec un effet boule de neige de 10 ans, ou Asexuel avec un grand A ?
Pour moi, probablement pas A (moi non plus d'ailleurs, ce n’est pas grave :oops: ), vu que:
1° tu as envie de rapports avec ta copine.
2° tu te concentre sur son plaisir au détriment du tien (ça doit impliquer une part de désir sans quoi ça serait vite une corvée)
3° tu aimerais (comme moi) améliorer la situation (sauf que là j'ai plus de compagne, ça règle le souci)

Frustré? Pas forcément mais il y a probablement des tabous refoulés ou autres qui créent un blocage ou une façon de s'interdire le plaisir au profit d'autrui (d'ailleurs en solo tu vis ça parfois comme une honte). Ca porte un nom en psychologie mais je ne m'en souviens plus... Rapport avec la mère etc. Dire que j'ai vécu un an en couple avec une psy... suis impardonnable :ignit:

A ta place, j'exposerais la situation à ta copine en veillant bien à la déculpabiliser et en lui demandant, si elle t'aime, de bien vouloir être patiente. Ensuite, stop le plaisir solo et juste chercher à vous amuser et évidement sans en faire un plat si a un moment ça ne va pas... Pas d'érection au bon moment, bah qu'importe y'a plein d'autres trucs pour prendre et donner du plaisir... Et au pire, si après un moment (ça va mettre du temps, faut pas se presser) il n'y a pas de réelle évolution il reste la possibilité de consulter seul et/ou en couple... Y'a aucune honte à cela et ce serait plus malin que de faire comme moi et se retrouver à preque 42 ans sans avoir trouvé de solution :wink:
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Leonie »

Cubitus a écrit :En tout état de cause il est plus facile à une femme de satisfaire son partenaire même si elle n'a pas de désir (je parle physiquement et à condition qu'elle n'éprouve pas de dégoût et ne doive pas se forcer hein...
Ca dépend, mon mari a beau être un homme, il n'est que très rarement satisfait (physiquement parlant j'entends) si je n'ai pas fait preuve de désir à son égard. Mais bon, vu que je n'y arrive que quand je ne me force pas justement, ça rejoint en partie ton propos...
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Re: Encore un topic dans lequel l'auteur vous demande s'il e

Message par Aodán Gwynfor »

Bonjour, amis virtuels !

Je remonte de vieux topics, mais je suis exactement dans la même situation que Rotlao et Cubitus : je suis attiré par la gente féminine, je me masturbe tout seul sans problème, un baiser langoureux peut me mettre dans tous mes états, mais je ne maintien pas mes érections quand je suis avec mon amoureuse. Deux fois j'ai réussi à la pénétrer, sans que j'arrive à l'orgasme et même "pire" je perdais mon érection en plein pendant l'acte. Je ne ressens pas de plaisir quand elle s'occupe de moi, que ce soit par ses mains, sa bouche ou ses parties intimes.

J'en ai parlé à mon médecin qui m'a dit que c'était probablement un problème de confiance, et qu'à cet effet je pouvais essayer de prendre une pilule d'une boîte de 4 quelques heures avant le rapport pour améliorer l'érection, me mettre en confiance, et me permettre de m'en séparer après, mais ces pilules n'y ont rien fait (pire que ça, niveau confiance c'était zéro...). En lui reparlant, elle m'a dit que je pouvais en prendre 2 d'un coup, ce qui était la dose maximale, mais ces deux pilules n'ont rien changé. J'ai aussi arrêté la masturbation plusieurs jours avant de dormir avec elle, sans effet.

Moi aussi je voudrais régler ça, mon amoureuse aussi, c'est pourquoi je voudrais savoir où en sont Cubitus et Rotlao, et si d'autres pilules ou d'autres traitements pourraient avoir effet.

Désolé si ce message n'a pas à se trouver dans un forum d'asexuels !

À bientôt j'espère,
Aodán Gwynfor.
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